Pas moins de 6 élections pour les bosniaques, durant ce week-end. L'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe aura pour mission de surveiller et d'organiser les différents scrutins. La force de l'Otan, l'IFOR, veillera elle au bon déroulement des opérations. La campagne électorale s'est achevée hier. Parmi les scrutins les plus importants de ce 14 septembre : la présidence collégiale du pays.
Trois hommes, appartenant chacun à l'une des communautés serbe, croate et musulmane, dirigeront la Bosnie de concert. La forme même de cette élection pour la présidence incitera les électeurs à offrir leur voix au candidat de leur communauté. Alija Izetbegovic, président actuel de la Bosnie, aura sans doute les suffrages des bosniaques musulmans. Les serbes seront plus enclins à voter pour Momcilo Krajisnik, membre du parti nationaliste serbe. Il est très proche de Karadzic, que Richard Holbrooke, après de laborieuses négociations, avait fini par écarter de ces élections. Enfin, comme dernier candidat : Kremisir Zubak, le président de la fédération croato-musulmane. Zubak est soutenu par le président croate Tudjman.
En plus de cette élection présidentielle, un parlement national sera également désigné. Ces nouvelles structures doivent permettre la réunion des deux entités de la Bosnie : l'enclave serbe de Bosnie, dite aussi République de Srpska, à prédominance serbe, et la fédération croato-musulmane. A l'issue de ces élections, elles devront donc gouverner conjointement. La population des votants s'élève à environ 3 millions de personnes. Mais sur ce total, près d'un million d'électeurs, déplacés pendant la guerre ou réfugiés, seraient à l'extérieur du pays. Ils ont déjà effectué leur vote. Leurs bulletins ne seront dépouillés qu'en même temps que les autres.